SOS TRANSPHOBIE

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Transphobie du mépris

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Ma semaine en hôpital psychiatrique au féminin au mépris de 4 articles de Loi.

Je m'appelle Tom-Alex. Mais ceci n'est pas mon prénom de naissance.

J'avertis maintenant que dans mon témoignage il y aura des déclencheurs tels que la transphobie, les mutilations, les tentatives de suicides, l'anorexie et la psychiatrie.

Je suis un garçon qui n'a pas eu de chance. Il y a 21 ans, j'ai été assigné fille à la naissance.Il y a deux mois, j'ai fait mon Coming-Out trans à mes parents.Ça se passe plutôt bien, dans la mesure où je reste leur enfant et qu'ils continuent de m'aider financièrement, mais la pilule est difficile à avaler.

Je comprends. Il veulent de la distance. Je comprends aussi.Le 20 février, je retrouve ma mère pour discuter sincèrement avec mon amie. je suis sous hormones depuis deux semaines déjà. Ca se passe bien.Le dimanche matin de ce même week-end, elle me téléphone.

Elle me parle de sa difficulté à avancer.Et avec une dose de chantage affectif. Je les détruis. Je la fais mourir à petit feu. Je lui fait endurer la pire souffrance. 

Ce sont ses mots. Ses maux.Elle ne veut pas me voir pour une période.Je suis sous anxiolytiques depuis mi-janvier.Je suis avec mon amie dans mon logement, elle s'absente 5 secondes et me voici en train d'avaler les 22 derniers cachets d'anxiolytiques qu'il me restait.

Je n'ai eu aucun effet.C'est le lendemain que ça se gâte.Dans la journée du lundi 23 février, je fais certains actes dont j'ai encore honte. J'abîme mon nouveau corps, avec n'importe quel objet tranchant sous la main. Je suis complètement anesthésié psychologiquement. Je ne ressens pas de douleur physique. 

Dans la soirée, je ressens un manque, je tremble, je saigne car les blessures se sont rouvertes.Je suis transféré à 20h au service psychiatrique des urgences.

Je suis un peu sonné.Je passe une nuit blanche là-bas, et vois un interne en psychiatrie le mardi matin à 6h. Il me propose un « demi choix »Soit j'accepte un internement en hôpital de repos (voir ici hôpital psychiatrique) et je suis en service libre, soit je refuse et suis en service fermé. Il ne m'a pas proposé l'option « voir immédiatement un psychiatre pour un suivi ».Pourtant, je ne souhaite pas être en hôpital. Je ne supporte pas les milieux hospitaliers.Mais? J'accepte.

Car je préfère encore être libre.J'y reste 6 jours.Six jours durant lesquels je subis de la discrimination. Je n'y ai pas consenti.On m'appelle au féminin, on ne respecte pas mon identité et on refuse de m'appeler autrement que par mon prénom de naissance.

Mon amie, dès le lendemain de mon entrée à l'hôpital, apporte mes attestations psychiatriques, mon ordonnance de mes hormones, et des textes de lois qui parlent du respect de la personne dans son intimité, sa vie privé, etc.Elle les montre aux infirmières. Elles lui disent qu'elles doivent se fier aux papiers d'identité. Qui ne sont pas changés, puisque je ne suis qu'à trois semaines de traitement hormonal.

Elles refusent de prendre en compte les textes de lois apportés et imprimés par ses soins. ( l'article 9 du Code Civil, le 225-1 du Code Pénal, le 441-1 du CP ainsi que les articles 39 et 40 de la Loi ?informatiques et libertés? ).

Le psychiatre veut nous recevoir dans son bureau. Il me questionne. Je suis en parcours privé. Il ne sait pas que c'est légal en France. Il pense que seules les équipes ?officielles? sont légales.Après un houleux débat sur le sujet, il me dit qu'il va informer le personnel afin d'être genré au masculin et être appelé par mon prénom actuel.Je laisse évidemment le droit à l'erreur.

Toute la semaine on continuera à me genrer au féminin. Je serais donc Mademoiselle Tom-Alex. Ridicule.J'étais venu contre mon gré à cause d'une tentative de suicide, à cause du comportement indécent de ma mère.

J'ai été considéré comme la curiosité intellectuelle du service.

Toute la semaine, je n'avais rien avalé durant les repas. 

Le peu que je mangeais je le vomissais. J'étais éc?uré. Et je n'allais vraiment pas mieux.L??avantage? de ce service, c'est que c'est à moi de décider quand en sortir. Alors, le lundi, j'ai vu un second psychiatre. Plus jeune, qui voyait une personne qui a tenté de mettre fin à ses jours à cause d'un chantage affectif, et non une personne trans.

Je suis sorti l'après-midi. le 03 mars.J'ai perdu 6 kilos durant l'hospitalisation que je qualifie de forcée.

J'ai encore beaucoup de séquelles psychologique et physique.Je ne dors plus aussi bien qu'avant, je ne mange plus, ou bien vomis immédiatement, je suis tombé dans une spirale anorexique, je ne supporte plus l'enfermement et mes périodes de mutismes sont plus violents, et j'ai tenté une fois de plus de mettre fin à mes jours.

De plus chaque retrouvailles avec un de mes parents a de lourdes conséquences psychologiques.

Je suis donc obligé de revoir mon psychiatre non pas juste pour renforcer mes mécanismes de défense par rapport aux conflits familiaux, mais aussi pour me remettre et m'en sortir suite à mon hospitalisation forcée.

Tom-Alex. Lien
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